Extrait d'un courriel à une amie

Que je me permet de vous partager



















Ps une photo(*) sur le top de Fansipan (Vietnam), une ascension, mal cartographiée, mal documentée, sous évaluée au niveau difficulté, dangereuse (je dirais débile). Escalade de paroies verticales où il a fallu que je me rapelle nos principes de base d'escalade vieux de 8 ans. Des passages sur des cîmes où il faut ramper parce que si les bourasques de vent te poussent à gauche tu crèves et s'ils te poussent à droite tu crève encore plus. Notre guide nous a laissé la dernière partie, en prétextant qu'il avait 2 enfants pas assez vieux pour prendre soins de leur mère. Aleasha, la chèvre des montagne australienne, m'a alors jeté un regard inquisitionneur, celui dont seul dont vous, les femmes êtes capables, que j'ai deviné vouloir dire (on y va tu ?!?!!) Parce que j'étais à bout de souffle, ma réponse fut corporelle, quelques coups saccadés du revers de la main. Chèvre No2 nous a abandonné quelques minutes après.

Finalement, sur 4 on est 2 a avoir touché le triangle (aluminium). N'avons jamais croisé les 2 belges qui ont couché au même camp de base la veille(y'avaient des noms compliqués - que j'ai oublié evidemment - pas capable de chercher dans les colonnes mortuaires belges). Des crampes, les muscles tétanisés, 2 nuits sans dormir parce qui ca fait 2 ans que je dors à +25 degrés, un ours qui nous a laissé des cocombres comme dernier dîner, les contre effets de la mephaquin. Ca explique pourquoi j'ai une feuille de bambou accrochée à mes lunettes sans jamais m'en être rendu compte.

Tu va me demander pourquoi j'ai poussé si fort, c'était pour faire la différence entre mes limittes physiques et mes limittes psychologiques. Quand ta tête convainc ton corps de faire un pas, puis un autre, il répond. L'essence qui a nourri ma tête qui elle, a convaincu mon corps, m'est appraru 3 fois. La première, un sherpa népalais croisé à Tadapani, qui a fait l'Everest 6 fois (et pour comprendre faut avoir vu le documentaire Sherpas, les véritables héros de l'Everest). La deuxième une toune de France D'Amour (Je n'irai pas ailleurs), le refrain dit quelque chose comme;

...
Si je dois m'envoler surtout n'empêche rien
Je brûle mon présent seulement pour exister
La vie ça paye comptant j'en mettrai pas de coté
...

Et la dernière étape j'ai pensé à (Tante)France qui a dit NON au cancer par 3 fois. Après, elle a dit qu'elle s'était battue pour nous donner l'exemple. Aujourd'hui elle est toujours en vie, belle, inspirante(il y a 2 mousses qu'ils l'apellent Tantine). Mais elle a peur de prendre l'avion (Salzburg c'est au pieds des alpes autrichiennes) et aux dernières nouvelles, n'est toujours pas capable de faire le sucre à la crème à sa mère!

* Le blanc dans ma face c'est pas de la neige c'est de la timidité